La Conférence des Parties (CP ou COP en anglais – Conference of the Parties) sur la biodiversité, qui a lieu tous les 2 ans, a été ouverte lors du sommet de la Terre de Rio en 1992.
Elle a pour objectif :
– de conserver la diversité biologique
– de promouvoir la durabilité de la diversité biologique
– de renforcer le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques
Elle fait partie du cycle des conférences mondiales des Nations Unies, avec la COP Climat et la COP désertification. De ces événements découlent des conventions internationales qui sont ensuite ratifiées par les pays.
A chaque nouvelle COP, le point est fait sur la mise en œuvre de la convention dans les différents pays et de nouveaux cadres d’actions sont déterminés.
Pourquoi cette COP est-elle importante ?
Il a été mis en évidence une érosion accélérée de la biodiversité sous l’effet de pressions croissantes de nature socioéconomique : la surconsommation et la production non durable.
Ce sont 1 millions d’espèces qui sont actuellement menacées d’extinction !
Les menaces qui pèsent sur les écosystèmes menacent aussi l’avenir des humains. Plus de la moitié du PIB mondial dépend de la biodiversité. Les produits de la nature sont à la base d’activités aussi diverses que l’agriculture, les cosmétiques, la pharmacie, le bâtiment et le traitement des ordures.
Une diminution de la diversité biologique menace donc notre approvisionnement en nourriture, en bois, en médicaments et en énergie.
La biodiversité est inextricablement liée au bien-être des populations et de la planète Terre.
Qui est présent à la COP de la biodiversité ?
196 pays participent à la rédaction de la Convention sur la diversité biologique (CBD). Les États-Unis et le Vatican n’y participent pas.
Les états-unis ne participent pas car ils sont opposés aux régulations des droits de propriété intellectuelle, notamment sur la biotechnologie et les OGM.
Sont donc présents lors de la COP :
- les négociateurs : les ministres de l’environnement des 196 États signataires ou des diplomates qui représentent leur gouvernement, accompagnés de leur délégation.
- mais aussi plusieurs milliers de personnes : des représentants des industries, des lobbyistes, des groupes de la société civile, la presse internationale, des municipalités, des peuples autochtones, des militants, des ONG, des manifestants, des chercheurs, etc.
Les négociateurs
Les négociateurs qui représentent les gouvernements le font généralement à temps plein et depuis longtemps. Ils se connaissent donc entre eux. En dehors des COP il y a toute une série de sessions de négociations tout au long de l’année.
La personnalité et le charisme du négociateur sont importants. Il défend les intérêts du pays qu’il représente. C’est pour cela qu’il peut arriver que des pays importants sur la scène internationale soient complètement absents durant les négociations, alors que d’autres pays beaucoup moins importants sur la scène internationale soient vivement représentés par leur négociateur et leurs intérêts pris en compte.
Pendant 2 semaines ils sont immergés et ne voient que les salles de réunion !
Des négociations compliquées
Les discussions sont régulièrement bloquées. Plusieurs sujets sont négociés en parallèle. C’est-à-dire que des discussions ont lieu dans plusieurs salles en même temps sur différents sujets.
Parfois les avancées sur un sujet sont conditionnées aux avancées sur un autre sujet, qui est en discussion simultanée dans une autre salle. Un obstacle lors d’une négociation peut bloquer les discussions dans plusieurs salles.
Trouver un consensus, facilité par des coalitions entre pays.
Toutes les décisions sont prises au consensus. Il n’y a pas de vote. Il est évidemment difficile de mettre d’accord sur un même texte les 196 États. Ils se regroupent donc en coalition.
2 groupes importants sont représentés :
– les pays que l’on considérait comme industrialisé en 1992 (Union européenne + les pays industrialisés qui ne sont pas européens )
– les pays qui étaient considérés comme en développement au moment de la réunion cadre sur le changement climatique de 1992 (la Malaisie, Singapour, le Qatar, en font partie, alors qu’ils font maintenant partie des pays les plus riches du monde). Ce sont plus de 120 pays avec la Chine.
Les intérêts de ces groupes étant souvent divergents, d’autres coalitions entre pays se créent : par exemple la Coalition de la Haute Ambition pour la Nature et les Peuples (Co Présidée par le Costa Rica, la France, le Royaume-Uni). Ce sont 50 pays qui soutiennent l’objectif mondial de protéger 30% des terres et des océans de la planète d’ici 2030.
L’IPBES : le “GIEC de la biodiversité”
L’IPBES (Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques – IPBES en anglais) constitue une interface entre la communauté scientifique et les gouvernants. Il fonctionne comme le GIEC avec la publication d’un rapport d’évaluation mondiale, non pas sur le climat, mais sur la biodiversité et les services écosystémiques.
Il évalue l’état de la biodiversité de la planète, ainsi que des écosystèmes et services essentiels que ceux-ci fournissent à la société. Pour cela les membres de l’IPBES étudient des milliers de rapports qui leur sont fournis par différents organismes comme l’Unesco, par exemple, qui apporte des informations sur la diversité linguistique.
Ce rapport sert de base pour l’élaboration d’un cadre mondial pour la biodiversité.
Les avancées apportées par les Conventions de la biodiversité
Les COP donnent parfois l’impression de n’être qu’une suite d’événements ne débouchant sur rien. Les négociations sont souvent ardues. Pourtant chacune d’entre elles donnent lieu à des avancées.
Par exemple, la COP 10, qui a eu lieu à Nagoya, au Japon, en 2010, a donné lieu au protocole de Nagoya :
– Il permet l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation.
– Création d’un plan stratégique pour la diversité biologique, de 2011 à 2020 : les objectifs d’Aichi. Ils fixent un cadre général d’actions avec 20 objectifs, organisés autour de 5 thèmes comme traiter des causes sous-jacentes à la perte de la biodiversité ou réduire les pressions sur la biodiversité.
– Création de l’IPBES
COP climat et COP biodiversité : deux événements qui ne pourraient en faire qu’un
De plus en plus d’experts appellent aujourd’hui à rapprocher les conférences de l’ONU sur le climat et la biodiversité. Les deux sujets sont liés et les conclusions convergent : il faut réduire l’impact des activités humaines sur l’environnement.
« Ce sont deux crises entremêlées qui doivent être réglées ensemble », insiste Elizabeth Maruma Mrema, Secrétaire exécutive du Secrétariat de la CDB.
La biodiversité peut aider à lutter contre les changements climatiques, notamment avec des solutions fondées sur la nature pour séquestrer le carbone. Ces solutions incluent, entre autres, la restauration des habitats, la gestion des ressources en eau, et la construction d’infrastructures vertes.
Pour en savoir plus :
Le site officiel de la Convention pour la biodiversité