Depuis le 1er janvier 2024, la directive Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) est en vigueur, renforçant la transparence et la responsabilité environnementale des entreprises européennes. Proposée en avril 2021 par la Commission européenne dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe et du plan d’action pour la finance durable, cette directive inclut des normes spécifiques comme l’ESRS E4 qui se concentre sur la biodiversité et les écosystèmes. Zoom sur l’importance de la biodiversité dans le cadre de la CSRD, en détaillant les exigences de la norme ESRS E4 et ses implications pour les entreprises.
La biodiversité, définie comme la variété des espèces vivantes et des écosystèmes sur Terre, est en déclin à cause des activités humaines. Ce déclin a des conséquences graves sur les écosystèmes, la sécurité alimentaire, la stabilité climatique et la santé humaine. Les entreprises doivent donc être particulièrement attentives à cette norme pour limiter leur impact négatif et contribuer à la préservation de la biodiversité et des écosystèmes.
Certaines entreprises, opérant dans des secteurs identifiés comme prioritaires par la Stratégie Nationale Biodiversité (l’équivalent pour la biodiversité de la Stratégie Bas Carbone), sont d’office concernées par l’ESRS E4. Mais en réalité, toutes les entreprises sont visées puisqu’elles impactent et dépendent des services rendus par la biodiversité. C’est pourquoi on considère que l’ensemble des entreprises devront à terme répondre de cette obligation, bien que certaines disposent d’un délais supplémentaire pour être conforme comme les entreprises de moins de 750 salariés qui bénéficient d’une période de grâce de deux ans à compter de leur première année de reporting CSRD.
Les Objectifs et Exigences de la Norme ESRS E4
La norme ESRS E4 vise quatre objectifs généraux :
- Comprendre et faire comprendre comment les entreprises affectent la biodiversité et les écosystèmes, en termes d’impacts matériels positifs et négatifs, réels ou potentiels.
- Décrire les actions entreprises pour prévenir ou atténuer les impacts négatifs importants et pour protéger ou restaurer la biodiversité et les écosystèmes.
- Présenter les plans et la capacité des entreprises à adapter leurs stratégies et modèles d’affaires en fonction des limites planétaires.
- Identifier les principaux risques et opportunités liés aux impacts ou dépendances sur la biodiversité et les écosystèmes, ainsi que leurs effets à court, moyen et long termes.
Pour se conformer à ces objectifs, les entreprises doivent mener une démarche couvrant l’ensemble de leur chaîne de valeur, incluant l’approvisionnement, les opérations directes et la fin de vie des produits ou services. Cette démarche doit être réalisée selon trois horizons temporels (court, moyen et long terme) et par région géographique, au moins par pays, en considérant les différentes parties prenantes (clients, consommateurs, fournisseurs, communautés affectées, etc.).
La CSRD marque une avancée significative vers une plus grande transparence et responsabilité environnementale des entreprises. En uniformisant le reporting extra-financier à travers les normes ESRS, elle encourage les entreprises à mieux comprendre et gérer leurs impacts sur la durabilité. En particulier, la norme ESRS E4 pousse les entreprises à prendre des mesures concrètes pour protéger la biodiversité, un enjeu crucial pour notre planète… et les activités des Hommes !
En savoir plus
Le détail de la norme ESRS E4 sur le site de l’EFRAG ici : https://urls.fr/W_GWRU