Nous avions rencontré Jim de la Martinière, l’un des deux fondateurs de la marque Holichai, en décembre 2019. Il nous semblait intéressant de revenir ici sur un projet d’entreprise responsable où chaque domaine est étudié d’abord sous le prisme de son caractère social et/ou environnemental au détriment de l’optimisation des coûts. Un bel exemple de business qui ne place le profit en premier dans la chaine de valeurs.
De petits producteurs payés au juste prix
C’est parce qu’il était tombé amoureux de l’Inde et son mythique savoir-faire en chai, que Jim avait souhaité se lancer dans sa propre fabrication pour le public français. Naturellement, le respect s’est invité tout de suite à la table des négociations quand il s’est agi de discuter avec les producteurs locaux de thé et d’épices.
Avec son associé, ils sillonnent d’abord pendant des mois le pays à la recherche de producteurs bio qui font pousser thé et épices dans le respect d’un savoir-faire ancestral. Ils finissent par les trouver au sein de coopératives de petits producteurs. Ils passent encore du temps à bien observer leur méthode de production, le temps aussi pour eux de nouer des liens forts, qui seront précieux quand ils seront de retour en France et qu’il faudra faire confiance à leurs partenaires à l’autre bout du monde.
Sans intermédiaire, Holichai peut payer directement les producteurs à un juste prix par rapport leur travail.
Le choix d’un label bio pour rassurer le marché
Pour avoir observé le travail des petits producteurs sur place, ils savent que les thés et épices naturels qui composent leurs chaïs sont 100 % bio. Mais le marché français, et certains distributeurs de bio pour référencer de nouveaux produits, ont besoin de certitude. Ils ont opté pour la certification Ecocert.
La marchandise vient en container de façon groupée une fois par an : thés et épices se conservent longtemps, ce qui laisse aux entrepreneurs le temps d’anticiper des volumes. Ils confectionnent ensuite eux-même les mélanges dont ils maîtrisent les recettes en France.
Un partenaire social et solidaire pour le conditionnement
Un travail soigné et respectueux, ça finit par payer. Holichai à la croissance encore balbutiante décrochait fin 2019 un contrat de distribution chez Naturalia. Pour assurer l’accroissement soudain de commandes, Jim a préféré faire appel à un ESAT en région parisienne. Certes, ce choix diminuait sa marge puisque les coûts de conditionnement sont généralement plus élevés que chez une entreprise privée traditionnelle, notamment parce que les délais de réalisation sont plus longs, mais le but social de l’entreprise était plus important pour le jeune créateur. En outre, compte tenu des contraintes propres aux structures ESAT, celles-ci acceptent aussi des quantités plus variables par contrat, par rapport à un partenaire plus traditionnel : un argument supplémentaire en période de gestion de croissance et de variations de volumes pour choisir cette entreprise sociale.
Une partie des bénéfices est reversé à l’association Enfances Indiennes
En totale cohérence avec sa vision globale de l’entreprise et de sa responsabilité vis-à-vis des différentes parties prenantes, Holichai soutient depuis le début une association franco-indienne aux enfants des bidonvilles du sud de New-Dehli. En reversant une partie de ses bénéfices à Enfances Indiennes, Holichai aide ainsi à la scolarisation de près de 1000 enfants.
* Un Esat : Etablissement et Service d’Aide par le Travail. L’Ésat est une structure qui permet aux personnes en situation de handicap d’exercer une activité professionnelle tout en bénéficiant d’un soutien médico-social et éducatif dans un milieu protégé. Cette structure accueille des personnes qui n’ont pas acquis assez d’autonomie pour travailler en milieu ordinaire ou dans une entreprise adaptée à leurs besoins
Pour en savoir plus :
Holichai