Alors que la Semaine de l’énergie durable met en lumière les alternatives aux énergies fossiles, il est essentiel de distinguer ce qui est simplement renouvelable de ce qui est véritablement durable. Car si certaines sources sont présentées comme « vertes », toutes ne répondent pas aux critères environnementaux, sociaux et économiques d’une énergie vraiment soutenable.
Une énergie est dite renouvelable lorsque sa source se régénère naturellement à l’échelle humaine : soleil, vent, eau, chaleur de la Terre ou matière organique comme le bois. Mais ce caractère « renouvelable » ne garantit en rien un impact minimal sur l’environnement.
Prenons l’exemple du bois : il peut repousser, certes, mais son exploitation intensive peut conduire à la déforestation, à la perte de biodiversité et à l’émission de particules fines nocives pour la santé. Ce constat invite à aller plus loin dans notre analyse des sources d’énergie, en intégrant la notion de durabilité.
Qu’est-ce qu’une énergie durable ?
L’énergie durable vise à répondre à nos besoins présents sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Cela suppose de limiter au maximum les impacts sur l’environnement, tout en assurant un accès équitable à l’énergie et une soutenabilité économique à long terme.
En théorie, cinq grandes familles d’énergies sont souvent considérées comme durables :
- Le solaire, qui capte l’énergie du rayonnement solaire via des panneaux photovoltaïques ou thermiques
- L’éolien, qui transforme la force du vent en électricité
- L’hydraulique, qui exploite l’énergie de l’eau en mouvement
- La géothermie, qui utilise la chaleur stockée dans le sous-sol
- La biomasse, qui valorise les matières organiques (bois, résidus agricoles, déchets végétaux)
Ces sources présentent un faible niveau d’émissions de gaz à effet de serre comparé aux énergies fossiles. Leur développement est donc stratégique pour atteindre les objectifs climatiques.
Aucune énergie n’est neutre
Pour autant, aucune de ces énergies n’est totalement exempte d’impact. Le solaire nécessite l’extraction de métaux rares et pose des enjeux de recyclage des panneaux photovoltaïques. Les pales d’éoliennes représentent un danger pour les oiseaux et soulève des questions d’acceptabilité locale. L’hydroélectricité modifie les écosystèmes aquatiques. Quant à la biomasse, elle peut devenir une menace pour les forêts si elle n’est pas gérée dans une logique de durabilité.
Il s’agit donc moins de trouver une énergie parfaite que de faire les meilleurs compromis possibles, en toute transparence.
Pourquoi les choisir malgré tout ?
Faute de solution totalement neutre, ces énergies restent les meilleures alternatives aux combustibles fossiles. Elles permettent une réduction massive des émissions de CO₂, une meilleure résilience énergétique locale et une transition plus soutenable, à condition d’être encadrées, concertées et améliorées.
Agir à notre échelle
La transition vers une énergie plus durable n’est pas qu’une affaire de technologies. Elle suppose aussi un changement de regard sur notre rapport à l’énergie. Voici quelques leviers d’action concrets :
- Choisir un fournisseur engagé, garantissant une traçabilité des sources (par exemple Enercoop, Plüm, Elmy)
- Réduire sa consommation grâce à l’isolation, aux gestes du quotidien, ou à des équipements plus sobres
- Soutenir des projets d’énergie citoyenne, comme des coopératives locales ou des installations en autoconsommation collective
- Participer à des démarches collectives, comme les tiers-lieux ou les quartiers en transition