Du 9 au 13 juin 2025, la ville de Nice accueille la 3è Conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC 3). Organisé conjointement par la France et le Costa Rica, ce sommet mondial réunit plus de 100 pays autour d’un objectif commun : agir concrètement pour préserver l’océan face aux multiples pressions qu’il subit.
Biodiversité marine en déclin, pollution plastique massive, pêche illégale, transport maritime polluant… autant de menaces qui nécessitent des réponses collectives à l’échelle mondiale, et des engagements à la hauteur des enjeux.
C’est pourquoi cette 3è édition de la Conférence des Nations unies sur l’Océan, qui réunit à Nice pendant 4 jours les représentants d’une centaine de pays, affiche à l’agenda des objectifs ambitieux pour la protection de l’océan
Cinq axes majeurs structurent le sommet de l’UNOC3
- Protéger 30 % des océans d’ici 2030
Inscrit dans les engagements internationaux sur la biodiversité, l’objectif de protéger 30 % des océans d’ici 2030 est ambitieux. Aujourd’hui en effet, seuls 8,4 % des océans sont officiellement classés comme « protégés ». Et dans les faits, de nombreuses zones dites « protégées » continuent d’abriter des pratiques destructrices, notamment le chalutage de fond et profond.
- Lutter contre la pêche illégale
La pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) représente environ 15 % des captures mondiales. Cette pêche échappe à tout contrôle, épuise les ressources marines, détruit les écosystèmes et met en péril les économies locales. Elle s’accompagne trop souvent de violations graves des droits humains.
- Stopper la pollution plastique
Chaque année, 600 000 tonnes de déchets plastiques finissent dans la mer Méditerranée. La France contribue à ce fléau à hauteur de 12 000 tonnes. Réduction des plastiques à usage unique, amélioration de la collecte et du recyclage, et soutien à l’économie circulaire sont autant de leviers indispensables à activer.
- Décarboner le transport maritime
Le transport maritime représente 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit plus que l’aviation. Si rien n’est fait, cette part pourrait exploser d’ici 2050. L’UNOC3 sera l’occasion d’accélérer la mise en œuvre de solutions : efficacité énergétique, carburants bas carbone, sobriété logistique.
Remettre sur la table l’enjeu du chalutage de fond et profond
Le chalutage, toujours autorisé dans certaines aires marines protégées, contredit les engagements de préservation de la biodiversité.
Cette technique de pêche industrielle consiste à traîner d’immenses filets lestés entre la surface de l’eau et jusqu’aux fonds marins. L’objectif est simple : capturer rapidement et à moindre effort les poissons ou autres crevettes désirés. Mais le problème est que le système marche si bien, qu’il ramasse au passage tous les êtres vivants alentours, et détruit complètement les fonds marins. Résultat : des écosystèmes rasés, des coraux détruits, des sédiments perturbés, des espèces non ciblées capturées. Le chalutage est ainsi considéré comme l’une des techniques de pêches les plus destructrices pour les fonds marins. Il est incompatible avec toute ambition sérieuse de préservation, et des ONG comme BLOOM appellent à une sortie progressive de cette technique de pêche au profit d’alternatives plus sélectives, durables et économiquement viables.
La France face à ses responsabilités vis-à-vis des océans
Avec 11 millions de km² de surface maritime, la France possède le deuxième plus grand espace maritime au monde, dont 97 % situés en Outre-mer. Cela lui confère une responsabilité immense. L’UNOC3 est l’occasion de montrer l’exemple, notamment en interdisant les pratiques les plus destructrices, en renforçant les aires réellement protégées, et en impulsant une gouvernance internationale plus cohérente.
Pour en savoir plus :
– L’étude « S’affranchir du chalut » de l’ONG Bloom
– Le documentaire « David Attenborough : L’Appel de l’Océan » disponible sur Disney +