Chaque jour, nous utilisons nos appareils numériques sans toujours mesurer leur empreinte environnementale, notamment l’empreinte carbone. Stocker des milliers de mails, conserver des fichiers inutiles ou remplacer trop souvent nos équipements sont des habitudes qui participent à une pollution bien réelle. Pourtant, ces impacts restent largement invisibles. C’est pour sensibiliser à cette réalité que le Digital Cleanup Day a vu le jour.
Inspiré du World Cleanup Day, qui lutte contre les déchets physiques, le Digital Cleanup Day a été conçu pour agir sur un autre type de pollution, plus difficile à percevoir mais tout aussi préoccupant. Face à l’explosion des usages numériques et à l’accumulation massive de données stockées en ligne, cet événement a pris de l’ampleur. Il ne s’agit plus seulement d’une journée de sensibilisation, mais d’une véritable semaine d’action, qui aura lieu cette année du 10 au 15 mars 2025.
Le poids carbone du numérique : un impact environnemental sous-estimé
Le numérique représente aujourd’hui 4,4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, un chiffre qui pourrait tripler d’ici 2050. Cette pollution provient notamment du stockage de données sur des serveurs fonctionnant en continu et très gourmands en énergie. Elle est également liée au renouvellement fréquent des équipements électroniques, qui génère des déchets difficiles à recycler et nécessite l’extraction de ressources rares. Enfin, les usages numériques, comme le streaming, les e-mails ou le cloud computing (l’accès à des services informatiques (stockage, logiciels, serveurs) via Internet, sans avoir besoin de les héberger localement sur un ordinateur ou un serveur physique), contribuent aussi à cette empreinte environnementale croissante.
Comment adopter des pratiques numériques plus responsables ?
Le Digital Cleanup Day encourage les particuliers, les entreprises, les écoles, les collectivités … tout le monde à adopter des gestes simples pour réduire leur empreinte carbone numérique.
La première action consiste à trier et supprimer les données inutiles. Nous conservons souvent des milliers de fichiers et d’e-mails sans jamais y revenir, ce qui mobilise des serveurs énergivores. Prendre le temps de supprimer les fichiers obsolètes, vider les dossiers de téléchargement et se désabonner des newsletters non lues permet de limiter cette charge inutile.
Un autre levier essentiel est la prolongation de la durée de vie des équipements. Plutôt que d’acheter un appareil neuf dès qu’un problème survient, il est souvent possible de le faire réparer ou de lui donner une seconde vie en le confiant à des associations spécialisées. Les anciens smartphones, tablettes et ordinateurs inutilisés peuvent être reconditionnés et redistribués à des personnes en situation de précarité numérique. Lorsqu’un appareil est vraiment hors d’usage, il est important de le déposer dans un point de collecte afin qu’il soit recyclé dans de bonnes conditions.
Les entreprises ont un rôle clé à jouer en sensibilisant leurs collaborateurs à ces enjeux. Organiser un Digital Cleanup collectif, proposer des formations sur la sobriété numérique ou intégrer des pratiques plus responsables dans leur stratégie RSE sont autant d’initiatives qui peuvent être mises en place pour inscrire cette démarche dans la durée.
Numérique responsable : un engagement qui s’inscrit dans le temps
Le Digital Cleanup Day ne doit pas être une action isolée mais un premier pas vers une gestion plus responsable du numérique. Pour structurer et valoriser cet engagement, les organisations peuvent aller plus loin en obtenant le Label Numérique Responsable. Ce label, développé par l’Institut du Numérique Responsable et France IT, permet de mesurer et réduire l’empreinte numérique d’une entreprise ou d’une collectivité de manière continue.
La transition vers un numérique plus sobre est essentielle pour répondre aux défis environnementaux actuels. Le Digital Cleanup Day est une occasion idéale pour initier cette démarche et adopter de nouvelles habitudes durables.